Eti Kemik Geçe
Cette série est intitulée “Eti Kemik Geçe”, un titre qui, dans la langue turque, joue sur la formule habituelle pour indiquer l’heure en remplaçant l’heure par la chair et les minutes par les os. En anglais, cela donnerait approximativement “It’s flesh past bones” - un nom qui jongle donc avec les notions de la matière organique, de la vie, du temps et du passage.
Composée essentiellement de sculptures, cette série a pour prémices les concepts de temps et d’entropie. A travers ces oeuvres, j’ai cherché à refléter visuellement une série de mouvements effectués dans la dimension que j’ai nommée Nul-lieu par le temps et les êtres, apparaissant lorsqu’ils s’efforcent de poursuivre leur motricité au moment où ils sont confrontés à la fin de l’entropie. Dans ce but, j’ai fait usage des symboles les plus basiques, selon moi, du passage du temps, à savoir la grande et petite aiguille d’une montre.
Ainsi, je voulais transmettre la sensation que le temps a beau couler comme une rivière, elle n’est, finalement, composée que de moments qui s’étendent vers l’infini et dans toutes les directions. Mon objectif était de chercher une réponse à la question de savoir comment nous pourrions obtenir le temps dans un univers où il n'y a pas de mouvement de grands corps célestes qui déterminent le moment où ces parties du moment se rejoignent. Il est un peu difficile pour nous, petites créatures, d'avoir le pouvoir de geler les planètes sur lesquelles elles vivent encore. J'ai donc dû me concentrer sur de petits mouvements, comme les mouvements quotidiens des êtres vivants. Ainsi chacun créerait son propre temps donc existence.